Un doux reniement / La Conférence / Le Garçon avec les cheveux dans les yeux
Deux aspects de l’écriture de Christophe Pellet apparaissent ici : l’un épique, mélancolique, évaporé, et l’autre virulent, véhément, ouvertement politique.
Le Garçon avec les cheveux dans les yeux et Un doux reniement, pièces de la nostalgie, ont toutes les deux pour thème la perte, la disparition d’un être aimé. Cet être est un jeune homme beau de mystère et une figure récurrente dans l’œuvre de Pellet ; il réapparaît dans ses écrits depuis la trilogie du Garçon girafe jusqu’à Loin de Corpus Christi. Le mystère qu’il incarne, l’aura qui l’entoure, vient de ce qu’il symbolise : la beauté et sa fragilité au monde.
Une autre posture, de portée politique au sens strict du terme, se trouve dans La Conférence, long monologue d’un personnage à la verve bernhardienne. Cet homme au verbiage illuminé s’en prend au système culturel français. Tel Don Quichotte il s’enflamme et se lance dans un combat perdu d’avance, non contre des moulins à vent et des chimères mais à l’inverse, contre le bloc imprenable d’une autorité certifiée par des fondations kafkaïennement bureaucratiques et par la langue de bois de tous ceux qui y trouvent leur compte.
Grand Prix de littérature dramatique 2009 pour La Conférence.