Nunzio / Bar / La Fête
En 1990, Spiro Scimone crée une troupe avec son compagnon de route, Francesco Sframeli, et se met à écrire « pour imaginer une partition à jouer, un matériau dont se saisissent le corps, l’âme et la voix afin de la transformer en langue de théâtre ».
Le premier texte qu’ils créent est Nunzio, écrit dans le dialecte de Messine. Deux compagnons se partagent un petit appartement. Nunzio travaille dans une usine qui fabrique de la peinture, ce qui a fortement altéré sa santé. On ne sait pas bien ce que fabrique Pino, il fait des voyages un peu mystérieux, parle d’une maison à la mer et essaie de rassurer Nunzio qui ne veut pas aller à l’hôpital pour se faire soigner. Bref, deux Siciliens perdus dans le no man’s land industriel de l’Italie d’aujourd’hui.
Bar ou quatre jours de la vie de Nino et Petru. Dans l’arrière-salle d’un zinc peu fréquenté, l’un rêve de servir des cocktails, l’autre, au chômage, fricote avec la petite mafia. Deux losers blottis dans le bar où ils ont échoué.
La Fête est une autre partition, à trois voix cette fois : une mère, un père et leur fils unique dans une petite cuisine. Des dialogues laconiques, des phrases ultracourtes empoisonnées d’habitude. La mauvaise foi règne en maître et les deux hommes s’évitent. Le fils gâté a déclassé le père parce qu’il ramène plus d’oseille à la maison que lui. On ne sait plus si l’on doit s’esclaffer ou pleurer. En ce jour anniversaire de trente ans de mariage, c’est la fête.
Ce recueil est composé des textes suivants :
- Bar (Bar, traduction Jean-Paul Manganaro)
- La Fête (La Festa, traduction Valeria Tasca)
- Nunzio (Nunzio, traduction Jean-Paul Manganaro)