De plus belles terres / Angleterre, Angleterre

Dans De plus belles terres, Stéphane et Fatima vivent sur une colline, dans une maison flanquée de grandes baies vitrées, donnant sur un verger. Mais ce décor n'a rien d'un Éden. Quand Vincent, l'ami de fac de Stéphane, vient leur rendre visite quelques jours, le malaise s'installe. Puis ce sera au tour des voisins maghrébins invités pour un barbecue. Fatima voit d'un mauvais œil cette ingérence. Pourtant, les menaces qu'elle pressent et tente de déjouer ne semblent pas si fantasques. Brouillant sans cesse les frontières entre réalité et illusion, paranoïa et extra-lucidité, la pièce nous plonge dans un univers intime dévoré par les intrusions du monde extérieur. Et si l'aliénation trouvait sa source dans le regard de l'autre ?

Angleterre, Angleterre dresse le portrait d'un passeur d'étrangers. Refusant tout manichéisme, elle donne un visage humain à cette figure faisant commerce du désespoir de l'autre. De la « jungle » de Calais à son pays natal, ce marchand d'espoir nous met en prise directe avec ses pensées, ses échanges avec son entourage, qu'il restitue sans filtre, dans une brutale et sincère oralité qui le révèle peu à peu. Pas d'ironie dans ce flux de paroles, mais une spontanéité déroutante, une logorrhée qui ne mâche pas ses mots.