Une marche à soi
Tu ne vois plus rien, tu ne sens plus rien. Alors mets-toi en mouvement.
Une marche, simplement. Antalgique, marginale et improductive.
Pas après pas, le corps en mouvement, tu poses un pied devant l’autre.
Tu retrouves la vue. Tu sors du cadre, de l’image.
Tu sors d’un monde écran.
De la ville à l’estuaire, un corps se défait. Il nous parle. Elle nous parle. Paris, Berlin, Rome, Athènes se fondent dans le flux d’une marche, celle de quelqu’un qui veut tout quitter. Reviennent les fantômes d’une histoire amoureuse, les oiseaux en voie d’extinction, la lumière des souvenirs d’enfance. Fictions poétiques, des voix s’entremêlent et se créent, floutant les limites du réel et du virtuel. Dans ce texte de fuite, Christophe Pellet interroge nos identités et abolit les distinctions fictives du monde. Comment interrompre la course du temps productif ? Une marche à soi, peut-être est-ce là l’ultime solution pour retrouver la force première des images et des sensations.