Un poulet pour chaque français
Construit en grande partie comme un assemblage de slogans de mai 68, d'entretiens, de discours de politiciens et de propos relayés par les médias, Un poulet pour chaque Français fait l'effet d'une véritable bombe à retardement : Esinencu s'y fait l'architecte des consciences d'une époque, en usant de la diversité des paroles pour sa matière première et en bâtissant à partir d'elles un édifice où trône la violence et où se lovent la xénophobie, le sexisme, le racisme ou encore l'homophobie. Plus encore que les insuffisances et les maux qui sillonnent la France de notre temps, c'est bien ici l'hypocrisie qui reste avant tout pointée ; et le désastre advient d'autant plus crûment lorsque la haine se drape de convenances et prétend ne pas être ce qu'elle est, sous les atours de la banalité du quotidien. Un texte brut, sans aucune concession, porté par un vibrant désir de révolte et le refus de toutes les autorités divisant hommes et femmes.