My Secret Garden
(My secret garden)
Falk Richter appartient à une génération ayant appris la méfiance envers notre civilisation. Le terme « progrès » ne coule plus si facilement. Les crises répétées, les inégalités accrues ne mettent qu’en lumière le chantier sociétal. Dans ses pièces précédentes, Richter excellait dans l’art de capter des moments cruciaux de la vie quotidienne – et surtout occidentale (au travail, à l’occasion des déplacements, lors de la communication). C’est là où se révèle le vrai caractère de notre existence.
Conçu comme un work in progress, My Secret Garden relate la confession autobiographique de l’auteur. Un Allemand de la jeune génération passe à l’introspection. S’agit-il d’un journal intime ? Ou d’une autofiction ? « Je me prends moi, dit-il, ma vie, mes pensées, mes souvenirs, comme un matériau. C’est le matériau d’où naît la fiction dramatique. La fiction et la réalité se confondent, deviennent inséparables. »
Sans indulgence, il livre une vision personnelle de l’Allemagne où, à ses yeux, tout vient se heurter au passé nazi. Sur un fond de mélodie wagnérienne, Richter pointe l’invasion du capitalisme, qui se substitue à toute forme de pensée – quelle qu’elle soit. Puis, la pièce dérive vers une partition à trois, où l’auteur se subdivise pour chercher un titre à son drame et analyser son rapport au théâtre. Sans se dissimuler, il est le sujet de sa propre pièce.