Le Bus
(Der Bus)
Erika, ancienne toxicomane désormais convertie, a eu une vision : la Vierge Noire lui est apparue en rêve et lui a annoncé qu'elle devait instamment partir en pèlerinage à Czestochowa pour le jour de la Sainte-Sophie. Mais elle prend le mauvais bus et, lorsqu'elle se réveille dans une forêt montagneuse, elle apprend que celui-ci se dirige vers un hôtel thermal dans les hauteurs. Hermann, conducteur à moitié fou, pense qu'elle est une resquilleuse ; et si les passagers prennent au départ le parti de la jeune fille, ils basculent peu à peu, face à sa sainteté, dans une démence sourde et une aversion meurtrière, sans qu'aucune échappatoire ne semble possible. C'est alors tout un rapport existentiel à la foi et au destin que Bärfuss interroge dans cette pièce symboliste, où ceux qui refusent d'être sauvés dans un monde à l'agonie s'assemblent et détruisent, dans leur ressentiment, toute forme de beauté. Ce n'est qu'en faisant taire la haine de soi que la haine de l'autre peut alors s'éteindre.