La Grande Marche
(Der grosse Marsch)
Véritable manifeste en faveur d’un théâtre de l’impossible, La Grande Marche prend plaisir à repousser toutes les limites techniques tout autant qu’à revendiquer l’infini du pouvoir de l’écriture. Une comédienne, animant ce qui apparaît comme un grand show télévisé, voit défiler devant elle une myriade homérique de personnages : l’auteur lui-même, un responsable de la Deutsche Bank, Hamlet, des bénéficiaires de minima sociaux, un serpent géant, ou encore Prométhée et ses Naïades. Les fonctions alternent entre pastiche intégral et révolte exacerbée. Plus encore qu’une critique incandescente de certaines prétentions politiques et sociales d’un théâtre contemporain rivé sur lui-même, c’est bien un appel révolutionnaire que lance ici Lotz : la lutte armée aura lieu contre les idéologues de la réalité et les chantres de l’existant, afin de restaurer le règne de l’imaginaire et de l’absolue liberté de l’art.