La Conjuration de Fiesco à Gênes
(Die Verschworung des Fiesco zu Genua)
À cause d’un voyage sans permission – Schiller s’était rendu à la première des Brigands à Mannheim (1782) –, le duc Karl Eugen de Souabe le met en détention et lui interdit d’écrire. Schiller s’enfuit et espère trouver de l’aide chez le baron von Dalberg, directeur du théâtre de Mannheim qui avait créé Les Brigands avec un succès foudroyant. Mais peu désireux de créer un incident diplomatique en tendant la main à un déserteur, von Dalberg tient Schiller à distance. Dépourvu de toutes ressources, celui-ci mène pendant quelques semaines une vie de misère avant de trouver refuge, sous un faux nom, en Thuringe, chez Henriette von Wolzogen dont les fils avaient été ses condisciples.
En s’enfuyant, Schiller avait sa deuxième pièce dans la poche. La Conjuration de Fiesco à Gênes marque le début d’une longue et fructueuse collaboration de l’auteur avec l’Histoire. Fasciné par la notion du « génie » , le jeune auteur découvre à travers la figure historique de Fiesco une incarnation du « grand homme », personnage hors du commun par le but qu’il poursuit et les moyens qu’il mobilise.