Débris
(Debris)
Crucifixion du père orchestrée avec ingéniosité, étouffement de la mère étranglée par un os de poulet, préférant préserver l'enfant dans son ventre plutôt que sa propre vie, l'enfance de Michael et Michelle est pavée de sacrifices familiaux. Abandonnés, abusés et sevrés d'amour, il ne leur reste qu'à s'inventer un univers fantasmagorique, aux frontières du soutenable, pour tenter de trouver un sens à leur condition. Dans Débris, la réalité glisse et se dérobe d'une scène à l'autre. Tels de cruelles échappatoires à la solitude de leurs vies orphelines, les mondes déployés par ces deux enfants ressemblent à un récit des origines, biblique et organique, où persiste l'espoir que tout n'est pas écrit d'avance. Et où éclot, contre toute attente, l'amour filial.
Créant du jeu au sein de ses récits, Dennis Kelly nous livre des dissections dramatiques sur du vivant. Avec une délectation suffocante.