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Cinq messages effacés

(Fünf gelöschte Nachrichten)

Cela faisait trois semaines que K. s’était isolé de tout, loin de toute activité publique et de tout semblant de relation, afin de se consacrer exclusivement à son futur rôle de Faust, ce rôle qu’il avait attendu toute sa vie. Mais alors qu’il allume enfin son portable après tout ce temps, il se heurte à une réalité défiant toute imagination : le premier confinement impliqué par la situation sanitaire catastrophique liée au coronavirus. Tout semble s’arrêter tandis que l’aiguille de l’horloge bloque désespérément sur cinq heures de l’après-midi et qu’il passe des nuits entières devant son réfrigérateur. Si l’enfermement et la solitude incarnent des jougs d’une lourdeur infinie, ce n’est que peu de chose face au besoin de trouver une réponse à un mal inexplicable qui paraît surgir de nulle part : et si cet enfermement ne résultait que de la volonté de certains de réduire la population humaine, de toute manière déjà confinée comme simples individualités incapables de supporter le regard de l’autre ? Alors sous fond de délires enfiévrés et de rêves d’abattoirs, on tente de recoller les morceaux avec ces femmes que l’on n’a pas su aimer comme il fallait.

Cela faisait trois semaines que K. s’était isolé de tout, loin de toute activité publique et de tout semblant de relation, afin de se consacrer exclusivement à son futur rôle de Faust, ce rôle qu’il avait attendu toute sa vie. Mais alors qu’il allume enfin son portable après tout ce temps, il se heurte à une réalité défiant toute imagination : le premier confinement impliqué par la situation sanitaire catastrophique liée au coronavirus. Tout semble s’arrêter tandis que l’aiguille de l’horloge bloque désespérément sur cinq heures de l’après-midi et qu’il passe des nuits entières devant son réfrigérateur. Si l’enfermement et la solitude incarnent des jougs d’une lourdeur infinie, ce n’est que peu de chose face au besoin de trouver une réponse à un mal inexplicable qui paraît surgir de nulle part : et si cet enfermement ne résultait que de la volonté de certains de réduire la population humaine, de toute manière déjà confinée comme simples individualités incapables de supporter le regard de l’autre ? Alors sous fond de délires enfiévrés et de rêves d’abattoirs, on tente de recoller les morceaux avec ces femmes que l’on n’a pas su aimer comme il fallait.