Baal
Baal
est sans doute le texte le plus personnel de Bertolt Brecht, hommage au poète assassin et chansonnier que fut François Villon, et sans doute autoportrait de l'auteur lui-même. De cette pièce, qu'il remania sa vie durant, il n'existe pas moins de cinq versions. Cette traduction dans sa version originelle, datée de 1919, restitue son oralité vorace et scandaleuse. La pièce éclaire les errances et les éclats d'un jeune poète, excessif et marginal, et par-là de toute une génération, traumatisée par la Grande guerre.
Par une sorte de quête faustienne inversée, l'artiste Baal aspire davantage à la décomposition qu'à la création et entraîne dans sa chute inexorable les êtres qu'il aime. « Il a le sérieux de la bête » : jouisseur insatiable, il incarne aussi bien la grandeur du créateur que la misère de la créature.