Racine
Est-il encore besoin de souligner que, comme Pascal, Goethe, Kant, Racine ne pouvait penser dans les catégories du XXe siècle ? Comme eux, il a été cependant l’un des grands représentants de la littérature classique qui est toujours définie par la défense de l’homme et des valeurs humaines contre tout ce qui les menace et les opprime.
L’écrivain qui, dans ses œuvres les plus importantes, a décrit le pouvoir sous les traits de Pyrrhus, de Néron, de Thésée, d’Athalie et de Joas, qui n’a admis comme souverains « valables » que Titus, « banni dans l’Empire », et Bérénice, exilée dans le règne ; l’écrivain pour lequel l’humanité authentique est incarnée par les persécutés et les révoltés, par Andromaque, Junie, Phèdre, Joad, et par le jeune Joas, a réuni dans son œuvre les deux principaux traits de toute littérature progressiste : le réalisme implacable et la défense de l’innocence opprimée.