Love me or kill me : Sarah Kane et le théâtre
("Love me or kill me" : Sarah Kane and the theatre of extremes)
Adorno comparait le public bourgeois à Ulysse avec les sirènes : les bourgeois veulent être séduits par le spectacle, mais non pas affectés par lui. Sarah Kane a scandalisé parce qu’elle dénouait les liens de l’Ulysse bourgeois. Parce qu’elle lui débouchait les oreilles. Mais ce qu’elle lui criait n’était pas un chant enivrant. Elle lui criait la vérité. À propos de sa pièce L’Amour de Phèdre, elle dit : « Si je pouvais accepter que ça n’a pas d’importance d’être totalement honnête, alors je me sentirais beaucoup mieux. Seulement voilà, j’en serais incapable et Hippolyte l’est aussi. Et c’est ça qui finit par le tuer. »
Auteur d'une postface, Edward Bond écrit : « Voici un livre pionnier, qui aura une influence déterminante sur toutes les études à venir sur le théâtre de Sarah Kane. Graham Saunders a parlé avec les metteurs en scène, les acteurs et tous ceux qui ont travaillé avec elle et la connaissaient intimement. On peut entendre le bruissement des pages de manuscrits, les pas dans les salles de répétition, les tasses de café des étudiants qui discutent tard dans la nuit. »