Le Faiseur de théâtre
(Das Theatermacher)
Bruscon, auto-proclamé meilleur dramaturge et comédien de tous les temps, prétend dépasser ce que l’art théâtral a réalisé jusqu’alors. Pourtant, l’auberge qui accueille sa représentation contrarie ses espérances : des grognements de cochons résonnent dans l’air empuanti, au mur des bois de cerfs jouxtent les portraits d’Hitler et tout le personnel se consacre les mardis au jour du boudin. Dans ce drame satirique à la cadence infernale, Bernhard ne se contente pas de dresser le portrait d’un auteur confronté à l’incarnation de son œuvre : c’est bien la nécessité de l’art dans un monde malade et décadent qui y est défendue, fût-ce au prix de la plus absolue des solitudes.