La Religion des imbéciles
Il est impossible de résumer l'argument de chacune des scènes de La Religion des Imbéciles, tant Henri Monnier accorde peu d'importance à l'intrigue. Il se contente de saisir au vol, dans une circonstance donnée, le comportement des incarnations les plus caractéristiques de la bêtise humaine. A l'occasion de chacun des sacrements, il pénètre dans les salons bourgeois, dans l'église, dans les couloirs de la mairie, dans la chambre d'un moribond, dans l'atelier d'un maréchal-ferrant et là il observe et il note. Aussi n'est-ce point la pompe, ni les cérémonies religieuses proprement dites que vise la satire, mais uniquement les réactions des individus, lesquelles sont dictées tantôt par le calcul ou l'égoïsme, tantôt par l'inconscience, la méchanceté ou l'orgueil.