Nous utilisons les cookies pour personnaliser le contenu et analyser notre trafic. Veuillez décider quel type de cookies vous êtes prêt à accepter.

La Parole empruntée – Sarraute, Pinget, Vinaver

Qui est celui qui parle dans une pièce de théâtre ? Sur une scène, il est facilement identifiable. Dans un texte du théâtre classique français, la question est dépourvue de sens puisque – psychologie et cohérence obligent – la didascalie nous indique sans ambiguïté la personne qui parle.

La question devient, en revanche, beaucoup plus intéressante si l’on étudie les œuvres de Nathalie Sarraute, Robert Pinget et Michel Vinaver. Le dialogue n’est plus obligatoirement lié à une personne spécifique. Ce qu’on en voit sur scène, à savoir le personnage prononçant une phrase, une réplique, est déjà le résultat d’une interprétation par le metteur en scène. Cette singulière défaillance des personnages les rend donc profondément étrangers à un Alceste, à une Andromaque ou à un Auguste. Ils expriment peu de leur propre autorité ou, autrement dit, ils véhiculent des discours qui ne reviennent à personne en particulier. Sans sacrifier à une lecture psychologique, Éric Eigenmann avance l’hypothèse que le clivage énonciatif en question tient littéralement lieu, chez les trois auteurs, de nœud dramatique.

Qui est celui qui parle dans une pièce de théâtre ? Sur une scène, il est facilement identifiable. Dans un texte du théâtre classique français, la question est dépourvue de sens puisque – psychologie et cohérence obligent – la didascalie nous indique sans ambiguïté la personne qui parle.

La question devient, en revanche, beaucoup plus intéressante si l’on étudie les œuvres de Nathalie Sarraute, Robert Pinget et Michel Vinaver. Le dialogue n’est plus obligatoirement lié à une personne spécifique. Ce qu’on en voit sur scène, à savoir le personnage prononçant une phrase, une réplique, est déjà le résultat d’une interprétation par le metteur en scène. Cette singulière défaillance des personnages les rend donc profondément étrangers à un Alceste, à une Andromaque ou à un Auguste. Ils expriment peu de leur propre autorité ou, autrement dit, ils véhiculent des discours qui ne reviennent à personne en particulier. Sans sacrifier à une lecture psychologique, Éric Eigenmann avance l’hypothèse que le clivage énonciatif en question tient littéralement lieu, chez les trois auteurs, de nœud dramatique.

Fiche technique

  • Publié en 1996
  • 256 pages
  • Prix : 25.00 €
  • Langue source : français
  • ISBN : 9782851813794