Journal de nuit (1978 - 1984)
(Nachtboek (1978 - 1984))
Il lui faut trois heures pour coucher trois phrases convenables. Il ne fait que biffer et réécrire, biffer et encore réécrire. Il fait sans cesse, dit-il, des fautes stupides parce que son imagination ne s'arrête jamais et qu'il réfléchit plus vite qu'il n'écrit. C'est Jan Fabre à Anvers à la fin des années 1970. À Amsterdam, à Arles et New York. Partout, il est l'homme révolté. Surtout contre le théâtre, cette machine à retardement qu'il veut révolutionner. Il est pressé et sans concession, vis-à-vis du monde et de lui-même. Il est l'artiste comme volonté et comme représentation.
À partir de 1978, Jan Fabre consigne ses pensées insomniaques. Ce premier volume réunit les carnets de 1978 à 1984. Jan Fabre nous plonge dans un labyrinthe peuplé de rites païens, de cérémonies nocturnes, de danses et de transes. Dans ce Journal parle un jeune homme qui s'est donné un but – il veut devenir artiste, un grand artiste. Tout le monde est contre lui, la critique, les directeurs de musées, les galeristes. Mais ces notices prouvent que rien ne peut l'arrêter. Il a la force et le talent pour réussir. Corps et esprit sont toujours éveillés et la nuit est là pour noter ses idées et exprimer, sans tabou, ses énergies.
Dans son Journal de nuit Jan Fabre décrit la pression sous laquelle il vit : écorché, hardi, et ensorcelant. Et offre un regard unique sur la façon dont il s'est découvert lui-même.