Je suis un grand menteur
Avec la souveraineté et la liberté qui caractérisent toute son œuvre, Fellini parle de sa manière de faire des films.
Une question se trouve au centre du discours : quelle est la source de sa créativité ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les films de Fellini ne sont pas construits à partir de souvenirs, d’anecdotes. Il a, comme il l’explique, inventé ses « souvenirs », en disposant d’une mémoire plus vaste, plus universelle, faisant partie de sa propre mémoire mais aussi de celle du monde entier. L’art pour Fellini est une tentative de créer de l’ordre à partir du désordre. Un ordre illusoire peut-être, mais un ordre néanmoins. Il est une phrase de Delacroix que Fellini ferait aisément sienne : « Les choses qui sont les plus réelles pour moi sont les illusions que je crée par ma peinture. Tout le reste n’est que du sable mouvant. »