Froid / Biographies d'ombres
Froid. Dans un coin tranquille de la Suède, c’est la fin des cours. Trois jeunes gens, trois amis, s’ennuient. Ils parlent de leur amour pour la race suédoise, la nature suédoise : ils évoquent les matchs de foot et leur cortège d’alcool et de rixes, les dangers que font peser les « métèques » sur la pureté de la Suède. Ils disent aussi leur fascination pour le passage à l’acte par excellence : la mise à mort de quelqu’un. Sur ces entrefaites passe un garçon nommé Karl. C’est un enfant coréen recueilli et éduqué par une famille des environs. La famille est fortunée et « l’étranger » réussit à l’école. En outre, et c’est peut-être le nœud gordien de la pièce, il croit à la vertu du dialogue.
Dans Biographies d’ombres, avec une technique qui rappelle le cinéma de Bergman, Norén campe un drame familial secret, alternant scènes du passé et scènes du présent. Le père, ancien ouvrier, est malade, la mère veille sur lui, la fille adolescente s’ennuie. Le fils revient. Pourquoi est-il parti ? Pourquoi le père a-t-il peur des voisins ? Que s’est-il passé autour des compétitions de moto-cross ? Le fils a les genoux brisés, le père est progressivement paralysé. Derrière le vide angoissant des échanges, il y a l’énigme d’une faute à pardonner. Imaginez un lac d’été dont la surface, à peine mouvementée, cache des eaux profondes et très froides.
Ce recueil est composé des textes suivants :
- Biographies d'ombres (Skuggbiografier, traduction Katrin Ahlgren et René Zahnd)
- Froid (Kyla, traduction Katrin Ahlgren et Amélie Wendling)