Elle était et elle est, même - Cinq pièces
La première pièce date de 1975 et Jan Fabre avait dix-sept ans. Il l’écrivit pendant ses études à l’Académie des Beaux-arts d’Anvers. Presque seize ans plus tard, il créa la pièce à Amsterdam avec, dans le rôle principal, son actrice préférée, Els Deceukelier. Quand Fabre a présenté le même spectacle au théâtre de la Bastille à Paris, le public fut déconcerté par un tel défi artistique. Par une étrangeté inattendue qui avait choqué auparavant, en d’autres lieux, d’autres spectateurs. Car, malgré une entrée fracassante sur la scène internationale à l’occasion de la biennale de Venise en 1984, malgré la perfection indéniable de son travail artistique, Fabre est resté quelqu’un qui dérange, qui laisse le public embarrassé.
Le rapport de Fabre au théâtre passe par l’acteur, le décor – donc l’aspect visuel, l’aspect « beaux-arts » du théâtre – mais aussi par la langue. Les cinq pièces recueillies dans ce volume ont, au moins, un trait en commun : la langue est le moteur des actions scéniques et elle leur impose son rythme comme une partition impose sa texture à l’orchestre. Elle est extrêmement structurée et correspond ainsi à la précision souhaitée par Fabre dans son art. Curieusement, elle laisse un grand espace de liberté à celui qui aurait envie de l’interpréter.
Ce recueil est composé des textes suivants :
- Elle était et elle est, même (Zij was en zij is, zelfs, traduction Willy Devos)
- L'Empereur de la perte (De Keizer van het verlier, traduction Willy Devos)
- Falsification telle quelle, infalsifiée (Verfalsing zoals ze is, onvervalst, traduction Willy Devos)
- L'Interview qui meurt... (Het Interview dat sterft..., traduction Willy Devos)
- Qui exprime ma pensée… (Wie spreekt mijn gedachte..., traduction Willy Devos)