Une nuit dans la montagne
Deux pièces qui ont pour décor commun un lieu délabré : un domaine dans une ancienne colonie (S’opposer à l’orage) et un théâtre (Une nuit dans la montagne). Ces lieux, comme les êtres qui les habitent depuis longtemps, sont menacés de ruine.
Dans le souvenir des deux femmes qui donnent le ton dans les pièces, ces lieux furent lieux de bonheur. La question de savoir si ce bonheur fut réel ou simplement imaginé ne se pose même pas ; ce qui intéresse, c’est le déclin qui menace avec la même force les deux situations, pourtant très éloignées l’une de l’autre : un pays sous les tropiques, et un vieux théâtre que nous devinons à Paris ou, en tout cas, en France à la fin du XXe siècle. Le déclin non seulement attire ceux qui croient pouvoir en profiter mais fait naître également toutes sortes d’idées pour y échapper. Un mariage par exemple, où la mariée apporterait l’argent tellement nécessaire, ou la refondation du théâtre sous forme de restaurant chic. Bref, les lieux sont des métaphores d’une époque marquée par des bouleversements de premier ordre et dont Christophe Pellet se révèle une fois encore le portraitiste précis.