Un peu de calme avant la tempête
(Ein bisschen Ruhe vor dem Sturm)
Assis à une table au beau milieu d'une scène vide, trois acteurs se préparent à entamer une discussion publique sur l'interprétation théâtrale d'Adolf Hitler, bien que le troisième ne soit connu que pour avoir joué Goebbels à trente-quatre ans. Tandis que leurs échanges débutent sur la façon d'incarner l'inhumanité et dérivent sur le surgissement du personnage dans les sphères sociale et intime, les notions de théâtre et de réalité se font jour comme des antinomies qui n'en sont pas réellement et s'entremêlent constamment, parfois jusqu'aux frontières de la folie. Au-delà de cette discussion, Un peu de calme avant la tempête amorce un authentique choc des cultures et des générations entre un pur théâtre de représentation et ses nouvelles formes d'expression. Theresia Walser signe ici une pièce qui fonctionne comme un pli infini, un pli qui s'ouvre sans cesse en laissant toujours échapper de nouvelles visions et de nouvelles exigences.