Saleté
(Dreck)
Un homme entre en scène. Il s’appelle Sad, il est arabe, il vient d’Irak.
Le soir, Sad vend des roses dans les cinquante-huit cafés de la ville.
Il vit en Autriche, clandestin, et ne s’assoit jamais sur les bancs publics aux gracieux pieds en fonte car il se sait en situation irrégulière : il se méfie et il observe.
Saleté, c’est une nuit avec Sad. Il dit ce qu’il entend, ce qu’il ressent mais qui ne s’exprime pas : le regard de l’autre sur la différence de peau, d’habitudes et de comportement. Peu à peu, au fil de son récit, il s’enflamme, se révolte et parle par la bouche de ceux qui le jugent et le rejettent :
"Maintenant je sais – et beaucoup d’entre nous le savent aussi – que je n’aurais pas dû venir ! Jamais ! Nous n’avons pas mérité ce pays ! Ce beau pays ! Avec ses lacs d’un vert profond, ses montagnes bleues de neige, sa grande culture et ses admirables penseurs ! Nous ne le savions pas."
Chronique d’un racisme ordinaire…