Pauvreté, Richesse, Homme et Bête
De même que « Fleuve sans rives » est l'œuvre maîtresse du prosateur, « Pauvreté, richesse, homme et bête », écrit vers la même période (1933), s'impose comme le chef d'œuvre de H.H. Jahnn. Pour Jahnn, la réalité est ancrée dans le mythe ou la légende. Alors que les protagonistes de ses grands romans sont des réincarnations des héros de l'épopée Gilgamesh, dans cette pièce, Jahnn se réfère à un conte de Grimm, la gardienne d'oies. Dans ce conte, une servante usurpe la place d'une princesse pour épouser un prince, la ravale au rang de gardienne d'oies et fait tuer sort cheval magique, Falada. Mais elle sera trahie par celui-ci, dont la tête a gardé la faculté de parler même après sa mort. Jahnn opère cependant un changement de perspective radical : ce n'est pas la princesse qui est le personnage central, mais l'homme à qui elle est destinée. (Présentation des Editions Corti)