L'homme libre
Conçues en miroir, L'homme libre et Printemps forment un diptyque sur l'âge de l'adolescence : ses amours, à travers celles de Gus puis de Nadja, son homologue féminin, leur rage débordante et leur puissante fragilité. Ces deux pièces révèlent la fantaisie poétique de leur langue et cette inouïe liberté de dire quand agir ne sert plus.
Dans L'homme libre, Gus au seuil de ses vingt ans habite encore chez ses parents. « L'avenir est l'idée la plus abstraite que Dieu ait eue, mon fils. Même la peinture abstraite est moins abstraite que l'avenir ». Gus tente d'échapper au déterminisme familial et croit en l'avenir : il écrit ses mémoires et rêve d'une vie commune avec Fatou. Mais contre toute attente, elle le quitte et lui brise le cœur.
Printemps s'offre en miroir de L'homme libre : l'alter ego féminin de Gus, Nadja, a dix-sept ans et le cœur atomisé. Pour se réparer, elle regardera six-sept photographies. Écrite autour de ce chiffre, la pièce révèle la force que l'on peut puiser dans le désespoir où l'attente de l'autre pèse comme le monde. « Mais au dernier mouvement, tout explose. »