Les amantes
(Die Liebhaberinnen)
Quel est le destin d'une ouvrière, ou plutôt comment échapper à son destin quand on est ouvrière ? Le plus simple : le mariage. Encore faut-il choisir avec circonspection son futur époux et se garder des séductions du sexe.
L'amante doit apprendre à gérer son corps jeune et attrayant, son seul bien, et ne pas rêver à l'amour idéal des romans-photos. À travers le « bon exemple » de Brigitte et le « mauvais exemple » de Paula, Jelinek, l'iconoclaste, fait voler en éclat une spécialité autrichienne : l'idylle.
Paru en 1975, Les Amantes est rapidement devenu le livre de référence de toute une génération. L'absence de majuscules, le style syncopé, l'ironie jubilatoire et le pessimisme profond tiraient le lecteur allemand de la torpeur et des certitudes où l'avait plongé le miracle économique. Parodie de plusieurs courants littéraires : Bildungsroman mais aussi Heimatroman (roman populaire exaltant le terroir), Les Amantes malmenait au passage les archétypes d'une gauche en retard d'une utopie.
(Présentation de l'éditeur)