Le Sens de la vie d'Emma
(Il senso della vita di Emma)
« Je voulais construire une pièce sur une absente : la femme du portrait. Emma est une femme, nous la connaissons à travers les témoignages des personnes qui l’ont connue. Elle apparaitra seulement à la fin pour nous dire qui elle est. J’ai écrit la première partie, l’histoire des parents d’Emma en une semaine, la deuxième, celle d’Emma, en neuf mois. La première partie, qui a lieu dans les années soixante-dix, je l’ai écrite rapidement parce que nos parents savaient qui ils étaient, pour le meilleur et pour le pire. La deuxième partie, qui va des années quatre-vingt dix à nos jours, m’a demandé beaucoup plus de temps parce que nous, nous nous cherchons et nous ne nous sommes pas encore trouvés. La première partie a donné vie à un spectacle très classique, la deuxième à un spectacle beaucoup plus fragmenté et parfois angoissant. Le Sens de la vie d’Emma est l’histoire de trois générations de femmes aux prises avec une peur très féminine de disparaître, derrière leurs maris, derrière leurs enfants, à l’intérieur des cuisines, ou broyées par la virilité présumée de l’histoire. Il y a un moment dramatique dans la vie de ces trois femmes (la mère de la voisine de la famille d’Emma, la mère d’Emma, et Emma elle-même) dans lequel elles réussissent à trouver le moyen de ne pas disparaître mais pour le faire, elles doivent affronter toute la société. » (Fausto Paravidino)