La Marieuse de Brooklyn
Le New York du 19e siècle étale ses restaurants aux serveurs snobs et ses boutiques de chapeaux aux modistes rêveuses. Au cœur de cette ville mythique se croisent un jeune couple en cavale, une vieille fille romantique, deux employés de province en quête d'aventures, et leur prospère mais avare patron, M. Vandergelder, fermement décidé à se trouver une seconde épouse. C'est à l'ingénieuse et raffinée Dolly, l'entremetteuse dont Vandergelder emploie les services, qu'il revient de démêler avec humour les fils de l'intrigue et de trouver à chacun sa chacune, non sans tirer habilement sa propre épingle du jeu.
Contrairement au reste du théâtre de Thornton Wilder, à l'esthétique dépouillée et expérimentale, La Marieuse de Brooklyn est un hommage assumé et joyeux à la comédie classique, qui entraîne sa troupe dans une folle journée de quiproquos et de surprises. Si le questionnement philosophique cher à Wilder sur la beauté du quotidien resurgit dans la pièce, c'est sur le mode plein d'allant de la célébration, dans une œuvre jubilatoire dont le brillant rôle-titre a été créé par Ruth Gordon (1955), avant d'être repris par une pléiade d'actrices, sur scène, à l'écran, et dans l'adaptation musicale de la pièce, Hello, Dolly !, qu'ont interprétée entre autres Ginger Rogers, Barbra Streisand et Bette Middler.