Femme disparaît (versions)
(Frau verschwindet (versionen))
Une femme entre dans un appartement dont la porte est restée grande ouverte. Il y a quelqu’un ? Personne. Où est passée celle qui habite là ? Qu’a-t-il bien pu lui arriver ? Sans indices, tout est possible. Tout ? Vraiment ? Au fond, elle a probablement été enlevée, violée, assassinée. Non ? Alors c’est qu’elle est partie faire des courses, tout simplement. En tout cas c’est ce qui semble le plus logique, d’un point de vue « statistico-filmo-théâtro-littéraire »…
Et si c’était autre chose ? Tout autre chose ? Marre de tout le temps devoir se tuer, d’être tuée, de péter les plombs pour finir par courir sur scène les yeux exorbités dans une chemise de nuit blanche déchirée ! Jamais l’incertitude n’aura été aussi libératrice : en imaginant les possibles explications de cette disparition, les héroïnes de Femme disparaît (versions) dynamitent, de l’intérieur, l’ensemble des carcans sociaux – et théâtraux !
Féministe et drôle, absurde et poétique, juste et touchant, le texte de Julia Haenni parvient à faire rire autant qu’il interroge, sans jamais être didactique ou moralisateur.