Droit de visite
Une femme emprisonnée dans une maison d’arrêt, pour un crime jamais véritablement nommé et dont on peut seulement imaginer les contours. Un homme – que l’on suppose être son ancien compagnon – vient la visiter à cinq reprises, cinq occasions de déployer des monologues intimistes autant que rétrospectifs, qui donnent à voir une progressive prise de conscience chez un être brisé et fragmenté. Prise de conscience des liens de dépendance, envers les choses comme envers les individus, qui nous dirigent souverainement, tant et si bien que l’on finit par se perdre et s’aliéner dans d’autres corps, par exiger des autres qu’ils comblent nos désirs sous peine d’être mis au placard, tels des ennemis ou des fournisseurs. Alors on apprend à chasser la pollution qui ronge nos imaginaires et nos émotions, puis on accepte les mots qui peuvent soigner nos blessures négligées. Réussir à habiter l’instant et vivre pleinement les choses, peut-être que tout est là.