Drames de princesses
(Der Tod une das Mädchen I-V. Prinzessinnendramen)
Jelinek épluche ici des « archétypes ». Blanche-Neige, à la recherche de la vérité, est finalement tuée par le Chasseur. La Belle au Bois Dormant est réveillée de son sommeil par le Prince qui, à défaut de la délivrer, ne lui offre qu’une existence soumise à ce « créateur » qu’il prétend être. Rosamunde doit reconnaître que le statut de la femme est incompatible avec l’écriture et que toute activité créatrice féminine est vouée à la mort. Jackie (Kennedy), assiégée par la mort de ses proches et prisonnière des images que les médias créent d’elle, ne peut désormais vivre qu’une existence illusoire. Ingeborg (Bachmann) et Sylvia (Plath) désespèrent de leur incapacité à faire bouger quoi que ce soit et se voient enfermées dans l’espace clos qui leur est destiné.
Les princesses d’Elfriede Jelinek sont un pendant moderne et parodique aux rois shakespeariens, elles sont des mythes en déconstruction. Ce sont des anti-princesses, qui ne s’insurgent nullement contre le drame de leur vie et consentent au destin qui leur est imposé. L’humour de Jelinek se révèle non seulement dans la manière grotesque dont ces princesses énoncent les discours masculins, mais également à travers les distorsions d’expressions toutes faites, le détournement de citations, les calembours et autres jeux langagiers.
Le texte de Drames de princesses est composé des cinq textes suivants :
- Jackie (Jackie, traduction Magali Jourdan et Mathilde Sobottke)
- Blanche-Neige (Schneewittchen, traduction Magali Jourdan et Mathilde Sobottke)
- La Belle au Bois Dormant (Dornröschen, traduction Magali Jourdan et Mathilde Sobottke)
- Rosamunde (Rosamunde, traduction Magali Jourdan et Mathilde Sobottke)
- Le Mur (Die Wand, traduction Magali Jourdan et Mathilde Sobottke)