Une femme
«J'ai toujours aimé la peinture médiévale. Diptyque, triptyque, quadriptyque: la réalité y est découpée, cadrée, stylisée. Les vignettes signalent une destinée, une légende, une allégorie. Sont privilégiées les phases principales, les acmés. Et, toujours, dans l'une des vignettes, dans un lit, une accouchée, un mort, un saint. Autour du lit, des figures rassemblées, au-delà, frondaisons. Ce dispositif est très présent dans mon travail. Une femme, en neuf vignettes met en scène le parcours d'Élisabeth. Il pourrait s'intituler: "les chagrins d'Elisabeth" ou bien "Élisabeth et les siens" ou bien encore "Élisabeth et la condition humaine". De chambre en chambre, elle va au chevet de ses proches jusqu'à sa propre disparition. Entre carnage et farcerie, la fable propose les différentes facettes du lien qu'elle entretient avec sa famille, ses proches et sa "suivante". Cette femme, au bord du gouffre, encerclée par fleuve et forêt, qui est affolée, terrifiée, va fuir le purgatoire où elle était descendue.» (P. M.)