Prologue de Zoroastre
Bien qu’il ait été un fervent adversaire du nationalisme, de l’antisémitisme, de toutes sortes de tyrannies, son nom a servi pour défendre tout ce que lui-même détestait au plus haut point.
Cette nouvelle traduction a pour but de mettre un terme à une mésinterprétation, en refusant notamment de traduire Übermensch par « surhomme » et Untergang par « déclin », dont les connotations sont étroitement liées à une politique qui fit sombrer l’Europe dans une des périodes les plus terribles de son histoire.
De Ainsi parla Zoroastre nous ne publions que le prologue. Pourquoi le prologue seulement ? Parce qu’il contient les éléments constituants de la pensée de Nietzsche sur l’origine et la fonction des valeurs humaines. Nietzsche savait qu’avec l’effondrement des fondations religieuses et métaphysiques de la société occidentale – Dieu a disparu – il ne restait pour l’homme qu’un sentiment d’insignifiance et d’inutilité. Et le règne de l’inutilité est le triomphe du nihilisme. Or, Nietzsche allait plus loin, considérant le nationalisme émergent de son époque comme une sorte d’ersatz de la perte de l’absolu. L’individu, étant incapable de supporter une vie qui n’a pas de sens, cherche à tout prix des produits de remplacement. C’est devant ce nihilisme qu’émerge chez Nietzsche le concept du métahomme et du revenir perpétuel.