Légendes de la forêt viennoise
(Geschichten aus dem Wiener Wald)
Quand ces sans-emploi, ces ouvriers, ces petits-bourgeois, ces employés et commerçants utilisent la phraséologie de classes supérieures cela provoque un effet tantôt comique tantôt effrayant. C’est ainsi qu'Horváth arrive à ce qu’il appelle le démasquage de la conscience : « Je n’ai que deux choses contre lesquelles j’écris, à savoir la bêtise et le mensonge. Et deux que je défends: la raison et la vérité. »
Les Légendes de la forêt viennoise ont été créées en 1931 au Deutsches Theater de Berlin. Même la critique bienveillante n’a pas vu ce que la pièce apportait de nouveau : oser le panachage à première vue impossible entre l’assassinat désespéré d’un enfant (qui dérange) et le monde de l’opérette (une assemblée de personnages les uns plus grotesques que les autres). Mais l’auteur n’anticipe-t-il pas là, avec une distanciation qui n’est pas celle de Brecht, le monde que nous présente la télévision d’aujourd’hui ?