La Passion selon saint Matthieu
À une époque où, dans le monde entier, des dizaines de milliers de personnes peuvent écouter, sous les formes les plus diverses et dans les conditions les plus extravagantes, La Passion selon saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach, Blumenberg s’interroge sur ce que peut entendre et comprendre l’auditeur contemporain. En dehors des considérations techniques, au sens large du terme, se pose la difficulté de comprendre la Passion du Christ, la passion du Dieu de Jean-Sébastien Bach, le Dieu d’Augustin et de Martin Luther King.
Appliquant les catégories de la phénoménologie, convoquant également la théologie, la psychanalyse et l’herméneutique, Blumenberg confronte les Évangiles, le livret de l’œuvre de Bach et les textes de la tradition théologique pour mesurer la distance qui sépare l’auditeur d’aujourd’hui de la « communauté » pour laquelle Bach composait.