La Boucherie de Job
(Il Macello di Giobbe)
Deux Clowns qui jouent aux dés. La nouvelle pièce du jeune dramaturge italien, Fausto Paravidino, s’annonce comme une clownerie, mais il n’en est rien. La Boucherie de Job se présente comme un drame familial sous fond biblique, entre tragédie de rédemption et farce burlesque. Un père, Job, fait faillite et perd sa boucherie à laquelle il tient comme à sa propre vie. Refusant d’accepter le monde tel qu’il est devenu, il décline l’aide financière de son fils, rentré de Boston. Toutefois, celui-ci réussit à bâtir une petite fortune en pariant sur la faillite paternelle, pour éponger les dettes et soigner sa sœur. C’était sans compter sur l’aide du garçon-boucher, pourtant licencié pour motif économique, et amoureux de la fille amnésique. Les valeurs et les systèmes s’affrontent. Désormais, le Dieu argent domine le monde. Jusqu’au jour à la mère meurt et le père disparaît avec la fille. Qui parviendra à les sauver ? Le garçon-boucher avec son petit pécule honnêtement gagné ? Le fils avec ses hommes de main et ses pots de vin ? Qui tombera en disgrâce ? Qui sera pardonné ? Et de surcroît, dans ce monde abandonné de Dieu, le pardon est-il encore possible ?
Comme toujours chez l’auteur génois, le burlesque fait se rejoindre dérision et désespoir, farce et tragédie sociale. Dans cette pièce où résonne la vanité de l’existence humaine, où les intérêts individuels l’emportent sur la justice ou l’honnêteté, Beckett n’est jamais bien loin et Brecht regarde en coin. Pour autant, Paravidino ne sacrifie en rien à la grande tradition théâtrale italienne dans laquelle il s’inscrit, de Goldoni à Dario Fo, en passant par Eduardo De Filippo. Un théâtre pour les comédiens, écrit par un comédien.
La Boucherie de Job de Fausto Paravidino est la première pièce produite par le Teatro Valle Occupato – Fondazione Teatro Valle Bene Comune, dont la première mondiale a eu lieu dans une mise en scène de l’auteur au BOZAR à Bruxelles, en 2014 suite à l’évacuation du Teatro Valle.