Certes, on retrouve dans 5 × 2 la description cruelle des illusions cimentant provisoirement toute histoire d’amour ; mais il semble en même temps que le récit traite, plus spécifiquement, des questions de la divergence et de la solitude au sein du couple.
Ici, le temps joue le rôle d’un révélateur, et la structure du récit, qui remonte le temps à contre-courant, révèle encore mieux son action. La prononciation du divorce à la première scène est comme le traumatisme de la naissance du récit. Et toute la suite, qui va pourtant vers le plus heureux, de la naissance de l’enfant à la rencontre, en est constamment empreinte. Au moment où Gilles et Marion nagent ensemble dans une mer apaisée baignée par le soleil couchant, on comprend que c’est la nature même qui piège ces deux corps.