Romain Rolland
Romain Rolland (1866-1944) naît dans une famille de bourgeois aisés. Passionné de sciences humaines, il entre à l'École Normale Supérieure. Au cours de ses études, il fait la connaissance de Paul Claudel. À 23 ans, il devient agrégé d'histoire. Il effectue alors un séjour de deux ans à Rome, et découvre l'architecture et la sculpture italiennes. Il se lie également avec Malwida von Meysenbug, qui l'initie à l'opéra et à la philosophie allemande. Ces différentes influences conditionneront ses œuvres futures. De retour en France, il termine son doctorat de lettres, puis devient professeur d'histoire de l'art et de la musique. Cependant, l'enseignement n'est pas sa vocation. En 1912, il démissionne pour se consacrer à l'écriture. Pendant la Première Guerre mondiale, il vit en Suisse, où il s'engage auprès de la Croix-Rouge. Il diffuse différents articles et pamphlets, dont le plus connu est Au-dessus de la mêlée. Atterré par l'intensité du conflit, il tente de concilier dans ses écrits son idéal humanisme et son refus de la violence : ce pacifisme est mal vu par certains, notamment Apollinaire, qui considère la bienveillance de Roman Rolland envers le peuple allemand comme une traîtrise. En 1915, son roman Jean-Christophe obtient le prix Nobel de littérature. Il devient ami et mentor du jeune Stefan Zweig. Il entretient également une longue correspondance avec Sigmund Freud, Paul Claudel, Richard Strauss et Herman Hesse. Quelques années plus tard, il publie un ouvrage sur Gandhi qui fait connaître cette figure au monde occidental. Il commence la rédaction de ses Mémoires. En 1933, quand Adolf Hitler accède au pouvoir, Romain Rolland quitte l'Autriche et s'installe en France.