Jannis Kounellis
Yánnis Kounéllis (1936-2017) est un des artistes de ce que le critique Germano Celant a défini comme l'Arte Povera. À vingt ans, ce fils de marin largue les amarres pour Rome, où il fréquente les Beaux-Arts. L'heure est aux découvertes : tableaux en toiles à sac d'Alberto Burri, monochromes fendus au rasoir de Lucio Fontana, pieds-de-nez conceptuels de Piero Manzoni... Très vite, Kounellis peint ses premières œuvres: des tableaux couverts de grandes lettres noires, de chiffres, flèches et autres symboles. Il souhaite montrer l'art comme une langue des signes. Dans les années 60, Kounellis s'aperçoit que la peinture n'est pas adaptée à la complexité du monde. Il sort du cadre, remplaçant les toiles par des plaques d'acier, et les pigments par des objets disposés dans l'espace. Également écrivain, l'artiste fait de ces éléments les mots de son dictionnaire visuel, qu'il réutilise et combine à l'infini.